L’ ami : synthèse de la vitamine D, bronzage, énergie …
L ’ ennemi : du coup de soleil au mélanome

 

Le soleil et la vitamine D

Il y a 2 sources de vitamine D :

  • Vitamine D de l ’alimentation : 10% de nos besoins. La vitamine D qui se trouve dans les œufs , le beurre, les poissons gras, l ’ huile de foie de morue, est absorbée au niveau de l ’ intestin, à condition que celui-ci fonctionne correctement.
  • Au niveau de l ’ épiderme, sous forme de provitamine D inactive, qui grâce au soleil va se transformer en vitamine D active.

La vitamine D circule dans le plasma associée à une protéine de transport. La vitamine D maintient une croissance osseuse normale et est indispensable pour fixer le calcium. La peau est à la fois site de production et cible de la vitamine D.

Un manque de vitamine D est responsable de douleurs osseuses chroniques.

C ’ est un excellent antioxydant, elle est aussi antiallergique et favorise la fabrication de substances anti microbiennes. Elle pourrait induire la mort de certaines cellules cancéreuses.

Mais attention : 10 mn de soleil par jour suffisent …

 

Le bronzage

L ’ apparition retardée de la pigmentation correspond au bronzage. Elle est déclenchée par des UVB. Il apparaît 2 jours après l ’ exposition et au maximum au 20 ème jour. Tous les stades de la mélanogenèse (fabrication de la mélanine) sont stimulés.

La pigmentation mélanique est protectrice chez les sujets bruns fabriquant des mélanines foncées. Au contraire, chez les sujets roux ou à peau claire, la production de mélanine rouge est néfaste. Ces pigments jaune orangé ont peu de rôle protecteur, et peuvent générer des radicaux libres pouvant abîmer l ’ ADN.

 

Les coups de soleil

L ’ exposition au soleil sans protection entraine l ’ apparition d ’ un érythème actinique provoqué essentiellement par les UVB, mais à 20% par les UVA : c ’ est le coup de soleil, c ’ est une brûlure.

Il est associé à un œdème douloureux, avec ou sans bulle, selon l ’ intensité. Il peut aller jusqu ’ à la brûlure de 2 ème degré superficielle. Il est la conséquence d ’ une vasodilatation et de la production de nombreuses molécules qui favorisent une inflammation.

Après 24h, il est responsable de lésions dans l ’ épiderme, aboutissant à la formation de « Sun burns cells », qui meurent beaucoup plus vite que la desquamation normale. Au niveau du derme, les rayons infrarouges et leur action calorique induisent un phénomène inflammatoire avec libération de cytokine, vasodilatation et formation d ’ un exsudat plasmatique.

Les kératinocytes (cellules de la couche basale de l ’ épiderme) se divisent activement 3 jours après l ’ irradiation solaire. Ce qui instaure une certaine photo protection. La desquamation permet un retour progressif à la normale en 5 semaines. Chez les phototypes clairs, l ’ épaississement de l ’ épiderme est un moyen de photoprotection.

 

Du coup de soleil au mélanome, en passant par vieillissement cutané

Le vieillissement cutané

Effet sur la vascularisation : après exposition aux UV, la micro circulation est altérée, induisant un teint grisâtre.

Photovieillissement : il est le résultat de l ’ effet cumulatif de l ’ exposition au soleil pendant plusieurs années. Les rayons UVB pénètrent dans l ’ épiderme, endommagent l ’ ADN, et altèrent les cellules. Les UVA endommagent aussi l ’ épiderme, mais pénètrent plus profondément, jusqu ’ au derme. Ils endommagent aussi le collagène et l ’ élastine qui donnent à la peau sa fermeté.

C ’ est l ’ apparition des rides, des ridules, de la perte de tonus de la peau, des petits vaisseaux dilatés et des tâches …

Le mélanome : c ’ est un cancer très dangereux de la peau.

Les UVA jouent très probablement un rôle potentialisateur de l ’ action carcinogène des UVB.

Les mélanomes sont provoqués par des expositions intenses de courte durée, notamment dès l’ enfance. Il existe une corrélation entre le risque de mélanome et la fréquence et la sévérité des coups de soleil avant 20 ans.

 

Conclusion

Photoprotection

La photoprotection environnementale est due à la couche d ’ ozone atmosphérique qui absorbe une grande quantité d ’ UV. Les nuages, le brouillard et la brume peuvent réduire la quantité d ’ UV qui atteint la terre de 10 à 80%. Les nageurs ne sont pas à l ’ abri, car les UV peuvent pénétrer dans l ’ eau jusqu ’ à 1m de profondeur. Les parasols de plage réduisent le rayonnement UV de 50%. Un arbre à feuillage dense protège des UV à 95%.

La photoprotection artificielle est impérative chez les enfants.

  • Le critère d ’efficacité des écrans solaires repose sur un Indice de Protection Solaire (IP, IPS, FPS ou SPF), et concerne principalement la protection anti UVB. Plus le facteur IP est élevé, meilleure est la protection.
    Il n ’existe pas d’indice de protection contre les UVA qui soit officiellement reconnu. Les filtres solaires contenus dans les écrans peuvent être minéraux ou organiques.
  • Les vêtements assurent généralement une protection efficace contre les UV. Cependant attention, le facteur de protection des cotons clairs est de 10. La transmission des UV à travers les tissus dépend de leur nature, de leur porosité, de leur couleur et de leur épaisseur.
  • Les UV ont un effet néfaste sur les yeux, et chaque année 3 millions de personnes perdent la vue dans le monde, en raison d ’ une exposition chronique et excessive au soleil. Le port de lunettes de soleil avec un bon indice de protection est donc indispensable.

Le soleil, oui, mais … A petites doses et avec une protection adaptée !

Dr Geneviève DOUX, Médecin esthétique, Montpellier